Le traitement des Cystites

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Les stratégies alternatives pour le traitement des Cystites

La cystite, ou infection du tractus urinaire est une des maladies traitées massivement avec des antibiotiques et est considérée comme problème de santé publique. Aux USA les infections urinaires sont responsables pour plus de 7 millions de visites médicales par an [1]. En France on estime qu’il s’agit du deuxième motif de consultation et surtout de prescription par un médecin d’antibiotiques.

Un fait problématique serait la récurrence de l’infection et son caractère chronique avec le retour des symptômes de la maladie après quelques mois de la première infection. Ce qui engendre une consommation fréquente des antibiotiques pour le traitement de cette maladie. Depuis longtemps, l'Escherichia coli, bactérie le plus souvent en cause dans les cystites, est résistante à l'amoxicilline. Elle devient aujourd’hui résistante à un large spectre d’antibiotiques.

En conséquence, il apparait urgent de considérer de nouvelles stratégies thérapeutiques pour cette maladie infectieuse. Néanmoins, l’industrie pharmaceutique a connu peu d’innovation dans le développement de nouveaux agents antimicrobiens. Dans ce contexte, la stratégie d’une thérapie antiadhésive a été évoquée depuis 1980. Dans une première preuve du concept, il a été démontré que la co-administration d’un composé glyco-conjugé, le α-Mannose, peut prévenir la colonisation par E. coli dans un modèle murin d’infection urinaire [2]. Depuis cette première expérience, l’approche antiadhésive séduit la communauté scientifique. La thérapie antiadhésive ne tue pas le pathogène, il est donc admis que cette approche présente peu de risque d’apparition de résistance et est efficace même sur les souches multi ou toto-résistantes. Cette stratégie vise à tromper la bactérie de cible. E. coli adhère au tractus urinaire via ses récepteurs FimH qui reconnaissent les α-Mannose qui tapissent le tractus urinaire. Il s’agit de proposer à la bactérie un composé mannosylé pour lequel elle aura plus d’affinité (cf. représentation schématique ci-dessous)

Sources :

[1] Hooton, T.M., et al., A prospective study of risk factors for symptomatic urinary tract infection in young women. New England journal of medicine, 1996. 335(7): p. 468-474.

[2] Aronson, M., et al., Prevention of colonization of the urinary tract of mice with Escherichia coli by blocking of bacterial adherence with methyl α-D-mannopyranoside. Journal of Infectious Diseases, 1979. 139(3): p. 329-332.

[3] Ofek, I., D.L. Hasty, and N. Sharon, Anti-adhesion therapy of bacterial diseases: prospects and problems. FEMS Immunology & Medical Microbiology, 2003. 38(3): p. 181-191.

 

Représentation schématique de la stratégie antiadhésive (A) fixation des bactéries sur les cellules saines (B) En présence d’inhibiteurs, les bactéries ne peuvent plus se fixer. Adapté de [3].

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